Accueil > Ethnopôle > Rencontres nationales des ethnopôles 2021

25 ans de label ethnopôle... L’ethnopôle Garae accueille les rencontres nationales des ethnopôles de France, à Carcassonne, les 29 et 30 novembre 2021
ACCESSIBLE EN VISIOCONFÉRENCE

Rencontres nationales des ethnopôles 2021

ACCESSIBLE EN VISIOCONFÉRENCE

TELECHARGEZ ICI LE PROGRAMME DES RENCONTRES NATIONALES DES ETHNOPÔLES

Le terme "ethnopôle" fait référence au label créé en 1996, qui désigne un pôle national de recherche et de ressources en ethnologie, reconnu par le ministère de la Culture (DIRI).

Au nombre de onze aujourd’hui, les Ethnopôles constituent un réseau de structures originales, à l’intersection entre recherche et action patrimoniale et culturelle. Ils renouvellent tous à leur manière et sur une thématique singulière les liens entre l’ethnologie et les politiques culturelles.

L’ethnopôle Garae, association loi 1901, accueille cette nouvelle édition des Rencontres nationales des Ethnopôles, le 29 et 30 novembre 2021. En plus de célébrer les 25 ans du label, ces rencontres proposent un atelier d’échanges professionnels sur le thème : actions territoriales, vocation nationale, expertise internationale, pour les membres du réseau et une journée thématique, dédiée à l’ethnologie des territoires, ouverte au public.

Journée d’échanges professionnels - 29 novembre 2021

14 h 30

Mot d’accueil et introduction
Pascal Liévaux, Chef du département de la recherche, de la valorisation et du PCI (DIRI, DGPA), ministère de la Culture
Sylvie Sagnes, Présidente ethnopôle Garae, chargée de recherche CNRS

14 h 45

25 ans de label ethnopôle Thomas Mouzard, Chargé de mission ethnologie et PCI, ministère de la Culture

15 h

actions territoriales, vocation nationale expertise internationale : Discussion libre sur la base d’un retour d’expérience

• Comment chacun des 11 ethnopôles articule-t-il son action à l’échelle locale et nationale ? A ces deux niveaux s’ajoute pour certains d’entre eux une expertise à l’échelle internationale en tant qu’ONG accréditée par l’Unesco. Qu’est-ce à dire ? • Au-delà d’un label, moyen de reconnaissance et de consolidation, les Ethnopôles représentent un réseau, un ensemble de structures et donc de personnes que réunit cette labélisation. Quel est aujourd’hui, au-delà d’une simple catégorisation, la réalité et la consistance des relations réticulaires entre Ethnopôles ? Pourquoi, comment, dans quels sens sommes-nous amenés à les développer ? • Partage d’expérience sur le fonctionnement des Ethnopôles : outil de gouvernance (PSC, articulation CA et CS), points d’articulations et de complémentarités entre la structure et le programme de l’ethnopôle, donc entre action culturelle et recherche.

16 h

Le rôle des ONG accréditées par l’Unesco
Laurier Turgeon, Professeur titulaire d’ethnologie et d’histoire, Université Laval, Québec, membre du comité de direction du Forum des ONG de la Convention de l’Unesco de 2003 pour la sauvegarde du PCI


Journée d’échanges publics - 30 Novembre 2021 - Ethnologie en territoires

9 h 15

Patrimoine culturel immatériel et musées : vers un ‘tiers-lieu’ dans le secteur du patrimoine ?
Lily Martinet, chargée de mission patrimoine culturel immatériel, CFPCI

De 2017 à 2019, le CFPCI a agi en tant qu’opérateur français du comité de pilotage du projet « Intangible Cultural Heritage & Museums Project : IMP » réunissant quatre autres partenaires : Werkplaats immaterieel erfgoed (l’atelier patrimoine immatériel de Flandre), le Centre néerlandais du PCI, Simbdea (le réseau italien des écomusées), l’Association des musées suisses (AMS) et un groupe de réflexion composé de représentants d’institutions partenaires. Ce projet, financé par le programme Europe Creative, avait pour objet l’étude, d’une part, des zones de contact entre les musées et le PCI et, d’autre part, l’intégration de la sauvegarde du PCI dans les fonctions et dispositifs muséaux.

9 h 45

Ethnologues sur le terrain : D’una lenga l’autra (2018), Museoa Urtu (2021-2023)
Terexa Lekumberri, responsable du service patrimoine, Institut culturel basque
En juin 2017, le ministère de la Culture décernait le label Ethnopôle à un projet quadriennal de l’Institut culturel basque et du centre Georg Simmel (CNRS-EHESS) interrogeant le thème « Patrimoine et création » et le regard que les acteurs culturels du monde de la conservation et /ou de la création portent sur leurs propres pratiques. Deux expériences menées par l’Ethnopôle basque seront évoquées à Carcassonne :
- La première, intitulée « D’una lenga l’autra. Traversées musicales de la Soule au Limousin » et portée par l’Institut culturel basque, l’EHESS et la DRAC Nouvelle Aquitaine, consiste en une rencontre entre artistes du Limousin et du Pays Basque dont l’objectif est la création d’un spectacle singulier en basque, occitan, et français mêlant musique, chant, poésie et théâtre. Deux ethnologues de l’EHESS assistent aux résidences d’artistes et apportent leur expertise sur la manière dont la toile commune des diversités se tisse peu à peu, l’attachement au territoire, à la terre et à la langue constituant la clé de voûte du projet.
- La seconde, dénommée Museoa Urtu (littéralement Fondre le musée) est un projet pluriannuel (2021-2022-2023) de Nader Koochaki développé depuis plusieurs mois par l’ICB, le Musée Basque et l’Institut ARI (Anthropological Research Institute). L’objectif du projet est d’identifier des objets du musée de Bayonne qui pourraient être fondus afin de les transformer en cloches, le processus de transformation étant documenté et intégré à l’exposition. La démarche, novatrice, allie sciences sociales et art contemporain dans les domaines de la vidéo, de la photographie et du son. Elle pose aussi de nombreuses questions, notamment sur la place de l’ethnologie dans une dynamique de territoire et dans ses relations avec l’institution muséale.

10 h 15

“INFRASONS, un projet de valorisation numérique et cartographique d’archives sonores : regards croisés sur la fabrique du patrimoine et de l’expertise musicale entre sciences humaines et sociales, mondes du patrimoine et expériences habitantes”
Camille Frouin, chargée des collections sonores ;
Morgane Montagnat, coordinatrice du label Ethnopôle, Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes, Ethnopôle Musiques, territoires, interculturalités
À première vue, le projet « INFRASONS, patrimoines sonores d’Auvergne-Rhône-Alpes » s’inscrit dans une multitude d’autres initiatives actuelles qui tendent à mobiliser les outils numériques et les représentations cartographiques dans un but de valorisation de contenus sonores peu accessibles au grand public (musiques, pratiques linguistiques, récits de vie, émissions de radio, etc.) et pourtant souvent envisagés sous l’angle du patrimoine culturel immatériel. Au-delà de ses usages récréatifs, pédagogiques, ce projet engagé en 2020 et coporté par le Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes (CMTRA) et par l’Agence des Musiques des Territoires d’Auvergne (AMTA) interroge à bien des égards, notamment nos pratiques en tant qu’acteurs du monde de la culture, de la recherche et du patrimoine. Reposant sur la mise en commun de plusieurs expertises liées aux mondes musicaux comme à ceux des sciences humaines et sociales et aux métiers de la documentation et de la conservation, cette initiative vise à élargir, par l’accès à des ressources sonores éditées ou inédites, la perception que chacun.e, musicien.ne, habitant.e, acteur.trice du monde culturel et patrimonial, chercheur.se, a de l’espace auvergnat et rhônalpin. En ce sens, la mise en ligne de cette plateforme et, plus encore, son processus de construction, interroge les modalités de la rencontre entre le discours des sciences humaines et sociales sur la musique et les patrimoines sonores et le vécu sensible d’un espace. Comment cette plateforme de valorisation de ressources présentées comme “patrimoniales” peut-être un lieu de questionnement sur le processus et les acteurs impliqués dans la “fabrication” même de ces objets patrimoniaux ? Quels apports et rôles, entre légitimation, contextualisation des ressources et complexification des questionnements, jouent les sciences humaines et sociales en ce sens ? Comment la représentation cartographique, mobilisée ici comme un outil à la fois ergonomique et ludique, invite les sciences sociales à repenser leur manière de désigner, de décrire, de localiser, voire de territorialiser les phénomènes sonores, musicaux et linguistiques ? Enfin, quelles appropriations, quels usages locaux, quels partenariats se dessinent autour de l’outil et au carrefour des mondes de la recherche, du patrimoine, de la médiation culturelle et des expériences habitantes ? Le projet Infrasons laisse ainsi entrevoir la manière dont les sciences humaines et sociales sont mobilisées au sein de projets de valorisation et de médiation patrimoniales, ainsi que la façon selon laquelle les outils numériques et cartographiques, aujourd’hui en plein essor, les invitent à repenser leur manière d’appréhender et de décrire les phénomènes sonores qui nous entourent. 10 h 45

Pêcheurs et cinéma, de l’ethnologie en Normandie
Karine Le Petit responsable scientifique de l’Ethnopôle ;
Helena Tataruch, chargée de mission Patrimoine culturel immatériel, Ethnopôle La Fabrique de patrimoines en Normandie
De la transmission des connaissances ethnographiques à la volonté de sauvegarde et donc d’intervention sur un patrimoine vivant, l’actualité de l’ethnopôle de Normandie embrasse une grande disparité de type d’actions sur le territoire. D’une part la création en 2017 du festival de cinéma et d’ethnographie Altérités comme outil de diffusion de la recherche ethnographique vers le grand public. Chaque année depuis cinq ans, le festival propose une ouverture vers la compréhension d’autres cultures tout en aidant à appréhender également la sienne et celles qui nous semblent proches. En tendant la main au public par le biais d’une thématique renouvelée chaque année, nous leur faisons découvrir la richesse d’une approche ethnographique. D’autre part, une enquête en cours, sur l’exploitation des pêcheries fixes en bois du littoral de la Manche, mobilise à la fois la discipline ethnologique et le PCI et nous conduit à expérimenter une posture sur le terrain beaucoup plus interventionniste que pour d’autres projets. Nous tentons en effet dans ce cadre de trouver une solution pour éviter la disparition d’un patrimoine, disparition envisagée pour des motifs notamment juridiques.

11 h 15

Actualité de l’ethnopôle de la Maison du Patrimoine oral de Bourgogne : "Déprisonner" un observatoire populaire de la carcéralité et une fabrique sociale orale.
Caroline Darroux, anthropologue (LIR3S, Université de B) directrice de la Maison du Patrimoine oral de Bourgogne
La MPOB conçoit depuis 2020 son programme de recherche action coopérative "Déprisonner". Issue d’une écoute participante du territoire, cette opération rassemble des chercheurs, un musée, des associations, des services d’archives départementales, des artistes et des habitants. L’impulsion fut donnée par la volonté d’une municipalité de réhabiliter une prison circulaire du XIXe siècle en musée. Partager une méthodologie inductive, "remonter" des archives pour élaborer patiemment et collectivement un protocole d’ethnographie préventive, tel fut l’enjeu du lancement de cet observatoire populaire de la carcéralité. Mais l’oralité qui irrigue toutes les dimensions des actions de la MPOB permet d’aller plus loin en ouvrant le champs de l’actualité de cette question de l’enfermement. Nous présenterons les hypothèses ouvertes par ces travaux et les retours suite aux premières restitutions publiques.

11 h 45

« Il est passé par ici… Il repassera par là… Quand la figure de l’étranger vient perturber l’ordre du discours sur le territoire alpin et sa mise en patrimoine ». Quelques réflexions autour de la fabrique d’une exposition
Philippe Hanus, coordinateur de l’Ethnopôle Migrations, Frontières, Mémoires, coordinateur scientifique de Réseau Mémorha, chercheur associé au LARHRA et à PACTE
Dans le champ patrimonial en général, et dans les musées en particulier, les mobilités et les migrations ont été traditionnellement peu abordées. Au cours des années 1990, diverses initiatives (émanant du monde associatif et de la recherche en SHS en lien avec des institutions muséales) sont prises à l’échelle locale ou régionale, visant à intégrer la figure de l’étranger ou celle de l’immigré dans des expositions ou des manifestations culturelles. Depuis les années 2000 celles-ci vont se multipliant aussi bien en zone urbaine que dans le monde rural. Le principe des musées étant lié originellement à une volonté de stabiliser des collections au sein d’un territoire, celui d’une ancienne province (comme le Dauphiné), d’un département ou d’une ville, l’intégration de « celui qui n’a pas de lieu propre », dans de tels dispositifs ne va pas de soi. En effet l’« étranger » vient perturber l’ordre du discours sur les territoires en posant la délicate question de l’ancrage, de l’attachement ou encore du « sentiment d’appartenance » à des ensembles territoriaux d’échelle variable, du local au national voire au transnational (on pense ici aux populations tsiganes à la fin du XIXe siècle)… Chemin faisant il nous interpelle sur la manière dont est pensée l’autochtonie et remet en question le paradigme français de la sédentarité. En accompagnement de la sortie du film d’animation « Interdit aux chiens et aux Italiens » (Alain Ughetto, Gebeka films 2022 : https://www.gebekafilms.com/fiches-...) le Cpa prépare une exposition sur l’expérience migratoire d’une famille piémontaise entre mondes alpin et rhodanien, des années 1860 aux années 1960. Ce projet ne va pas sans susciter bien des interrogations sur les différentes manières d’évoquer la présence-absence des « Italiens dans la Drôme ».

13 h 30

Entre recherche et action : deux programmes européens de coopération
Jean-Jacques Casteret, directeur adjoint, directeur délégué de l’Ethnopôle occitan et Nouvelle Aquitaine, et Mathilde Lamothe, chargée de mission programme Poctefa Prometheus au CIRDOC–Institut occitan de cultura. Si le périmètre ou l’approche des appels à projets émanant des collectivités ou de l’Europe peuvent conditionner les programmes mis en œuvre par l’Ethnopôle occitan et ses partenaires, l’ethnologie – qu’elle avance masquée ou non - est bien présente et agissante : inspiratrice du projet, guide méthodologique ou éthique. En retour, le projet peut tout autant la nourrir en matière ethnographique nouvelle ou le programme et ses résultats constituer de nouveaux objets de recherche. L’Ethnopôle occitan présentera l’en-cours de deux programmes de coopération européenne entre collectivités territoriales, établissements culturels et universités, portant sur diverses formes de Patrimoine culturel immatériel et impliquant des chercheurs en ethnologie : un programme transfrontalier européo-andorran portant sur la valorisation des “feux solsticiaux” dans les Pyrénées classés par l’Unesco, et un programme Sud-Ouest européen sur “le PCI comme facteur de développement local”.

14 h

Un crabe dans les Mille Étangs ! Retour sur expériences d’une ethnologue chargée de missions
Aurélie Dumain, Ethnopôle « Réinventons les musées populaires », Musées départementaux A. & F. Demard
Revenant sur une série de recherches menées au sein de musées départementaux d’arts et traditions populaires, cette communication décrit l’affirmation progressive d’une démarche ethnologique fondée sur l’art de partir des assignations de rôles, d’assumer d’être prise voire capturée, pour proposer des pas de côté collectifs à même de dessiner une poétique de l’habiter.

14 h 30

« Allo, allo ! » Entendez-vous dans les campagnes ?
Marie Baltazar, ethnologue, Ethnopôle Groupe audois de recherche et d’animation ethnographie
Depuis le printemps 2019, les polémiques se multiplient opposant les contempteurs et les défenseurs des « bruits de campagne », au point d’inspirer une proposition de loi « visant à définir et protéger le patrimoine sensoriel des campagnes françaises », votée par le Parlement en janvier 2021. Le Pays carcassonnais connaît depuis les années 1990 les mêmes remises en cause des sons qui rythment le quotidien. Mais l’enquête ethnographique qui s’impose s’attache moins aux « bruits de campagne » qu’aux « bruits de village », autrement dit à ceux qui, produits par les hommes, relèvent d’un patrimoine immatériel, telles notamment les « publications », propres à ce territoire, à savoir des annonces de natures diverses diffusées à forte voix par haut-parleurs. L’attention porte sur la fonction sociale et symbolique remplie au présent par ces productions sonores, autant que sur les souvenirs, aussi fournis que réjouis, qu’elles déclenchent chez ceux qui les ont émises ou entendues. Tout en évoquant ce qui singularise les villages compris dans le périmètre de l’enquête, la présentation rendra compte de la collaboration entre une ethnologue et un vidéaste autour d’un projet de film documentaire abordant la question des patrimoines sonores et sensibles.

15 h

Articuler recherche en ethnologie et sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
Thomas Mouzard, chargé de mission ethnologie et PCI, ministère de la Culture
L’ethnologie, discipline en renouvellement constant, dispose d’un dispositif d’enquête propre lui permettant de saisir de l’intérieur des réalités sociales contemporaines et complexes. Elle se trouve à même de livrer une compréhension de la réalité sociale, à commencer par les notions même de « culture », « communautés », « patrimoine », « tradition », etc. La sauvegarde du patrimoine immatériel ouvre une voie à l’implication citoyenne, la collaboration entre communautés culturelles et professionnels de la culture, la connaissance active et la reconnaissance de ces communautés culturelles et de leurs pratiques dans l’espace publique.Par la production de savoir et par l’action culturelle, recherche anthropologique et sauvegarde du PCI mettent en évidence le caractère construit des identités et des pratiques sociales, dans la durée et l’interactivité. L’articulation et la complémentarité entre recherche en science sociales et sauvegarde du PCI reste un enjeu pour les pour les politiques publiques, de la culture et au-delà.

16 H Escapade

Visite guidée de la citée de Carcassonne

par Christiane Amiel, ethnologue, co-auteur de l’étude "Entre mémoire et usages : La Cité de Carcassonne ou les temps d’un monument", soutenue par le ministère de la Culture. Conduite de 1996 à 1999, cette enquête a donné lieu à un Carnet du LAHIC, paru en ligne en 2010