Traditions, partages, combats... Jeux et sports au coeur du monde
Gens d’ici, gens d’ailleurs cinema ethnographique et fiction

La multiplication et le succès des festivals ou des rencontres autour du cinéma ethnographique semble montrer, à l’évidence, le rôle et la place que le genre, longtemps considéré comme mineur a pris dans l’approche et l’analyse des phénomènes sociaux. Au point même que la fiction parfois à peine déguisée, entend envahir ce champ d’investigation au pris d’une transformation anoblissante du genre jusqu’alors relégué dans l’ordre du mineur. L’essentiel réside dans cette « embellie » qui vient à bout de barrières et de préjugés pour retrouver le disparu , l’à peu près oublié ou le lointain proche, pour donner à voir, de manière factuelle et la plus évidente, des constructions cinématographiques qui entendent rendre compte de la diversité du réel en parcourant des champs parfois, du moins en apparence, passablement différents. Dénominateurs communs, présents dans toutes les sociétés humaines, les jeux et les sports traditionnels nous ont semblé un lieu fécond, propice à recevoir les regards et à montrer la diversité et l’invention des pratiques sociales qui les génèrent, les représentations qui en sont issues et leur codification en rituels présentés comme uchroniques et immuables. De manière plus générale jeux et sports ont donné lieu à deux lectures différentes leur assignant des fonctions somme toute opposées. Pour les premiers sports et jeux n’ont qu’une valeur futile, dérisoire, ils ne sont en fait que simulacres, susceptibles seulement de divertir de l’essentiel, non pas de l’exprimer, moins encore de le révéler. D’un autre côté les partisans de la tradition font une autre lecture du monde du sport, se fondant sur l’ancienneté des gestes et sur leur apport, particulièrement fertile, dans la création et le maintien de l’identité culturelle. Sports et jeux, dès lors, sont considérés comme des marqueurs identitaires forts et des facteurs de cohésion, voire de partage destinés aussi à constituer le ciment des communautés qui les suscitent. Choisissant des lieux théâtraux, propices aux spectacles ils permettent une convivialité immédiate intégrant une dimension festive intense, leur faisant jouer, en même temps, un rôle fondamental de facteur d’intégration. Le but de la manifestation est de mettre en évidence ces derniers aspects en interrogeant, en se fondant sur des exemples précis, le présent de la région Languedoc-Roussillon, et plus largement du monde méditerranéen, dans la multiplicité des façons et des postures qu’elle choisit, à travers les jeux et les sports pour affirmer l’identité et la force d’une culture.

PROGRAMME

Vendredi 19 octobre 2012

20 h 30 : Aveyron, terre de quilles
Réalisation Jean Pascal Fontorbes - 22 minutes

C’est un jeu traditionnel de terroir mêlant la force et l’adresse, suscitant le défi. L’émigrant rouergat emporte le jeu avec lui à Paris. Sacralisé et règlementé par les "Aveyronnais de Paris" le jeu revient au pays avec eux. Jeu il devient sport moderne... les quille de huit une passion partagée par les filles et les garçons de 8 à 88 ans.

21 h : Les passeurs de joutes
Réalisation Helène Morsly - extrait 25 minutes

A Sète, dès les premières belles journées de juin, des enfants s’entraînent aux joutes nautiques "comme les grands" : sur des chariots pour les plus petits, sur barque à partir de 7 ou 8 ans. Les joutes font partie de l’identité de la ville et de ses habitants. La pratique de ce jeu rituel est exemplaire de la manière dont les générations peuvent communiquer entre elles et transmettre cette identité populaire.

21 h 45 : La soule
Réalisation Michel Sibra

Dans la débâcle de la bataille de Vitoria en Espagne en 1813, Pierre Cursey se fait voler les chevaux de son unité par un fuyard. Il est fait prisonnier et envoyé sur un ponton flottant. Il réussit à survivre mais se jure de retrouver le traitre qui lui a fait connaitre l’enfer. Il le retrouve deux ans plus tard dans un village de Dordogne. François Lemercier est le cordonnier de la ville et surtout le capitaine et héros de l’équipe de soule locale, jeu de ballon qui remonte au Moyen Age.

Samedi 20 octobre 2012

14 h : Invictus
Réalisation Clint Eastwood - 2 h 30 minutes

En 1994, l’élection de Nelson Mandela consacre la fin de l’Apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du Monde 1995...

16 h 30 : Le rugby de clocher
Réalisation Thierry Flamand et Jean Jacques Dufour - 44 minutes

Ce rugby qui enflamme depuis plus d’un siècle tous les villages de France, ces supporters inqualifiables, ces "dieux du stade", ces bénévoles dévoués, nous les avons suivis, une saison entière à l’occasion du centenaire du club d’Isle-Jourdain, L’USL. Créée en 1907, cette équipe, les "sang et or", est composée de solides "baraque à frites", comme ils disent, des gaillards issus du terroir et amateurs de foie gras, de Tariquet et de "pralines". Un an d’ovalie, de ramponneaux, de gonfles, de pilars, de "chigarnas", où l’on découvre comment tout un territoire, s’anime autour de ce l’on appelle : le rugby de clocher.