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Dessiner la tradition : Paul Sibra (1889-1951) et le Lauragais

Biographie

Paul Marie Sibra est né à Castelnaudary le 10 septembre 1889, il est issu d’une famille aisée de négociants en textile et confection.

A 21 ans, licencié en Droit, et ayant effectué un stage d’avoué pendant un an chez un notaire de Castelnaudary, il prête serment devant la Cour de Toulouse et est reçu avocat. Mais aussitôt libéré de ses obligations militaires, il part pour Paris faire des études de peintures.
Dans son “Livre de Raison” rédigé en 1928, il écrit à ce propos :

« Après ma libération [du service militaire] je pars pour Paris faire mes études de peinture. Je décidai de devenir professionnel. Cependant je ne pus partir pour Paris sans promettre de me faire inscrire comme avocat à la Cour de Paris. Je négligeai par la suite cette formalité ».

Les enfances du peintre

Paul Sibra a commencé à prendre ses premières leçons de peinture vers 14 ans.
Comme il le confesse dans son “Livre de Raison” :
« Etant enfant j’aimais crayonner des dessins. […] Toute mon enfance j’ai dessiné des gentlemen en habit rouge et des soldats du premier empire. Vers 12 ans, je copiai avec application des dessins d’uniformes militaires. Au cours des veillées d’hiver il m’arriva, pour tuer l’ennui qui me tenaillait entre mes parents occupés à lire leur journal et mes grands parents à jouer aux cartes avec madame Cazabon, il m’arriva de faire des profils de mon père et de mon grand père que l’on jugea ressemblants. Il fut entendu dans la famille que j’avais le “goût du dessin”. [...] Ma tante Lussigny ayant appris que j’aimais le dessin et que je peignais m’offrit une grande boîte de peinture, de peinture à l’huile. Il fut décidé à la maison que je devrais utiliser ce cadeau ; puisque j’avais la boîte avec brosses, palettes et tubes de couleurs, il convenait que j’apprisse à m’en servir.
On décida de me faire donner des leçons par Thalabas [professeur de dessin à Castelnaudary].
Thalabas m’agréa pour élève ; il voulut bien m’apprendre à peindre mais avant me fit dessiner pendant quelques séances des coins de son atelier, au fusain et sur papier bulle.
Là vraiment me vint le goût des choses d’arts plastiques
. »

Apprentissage

Après son service militaire (qu’il accomplit à Castres, dans l’artillerie), il « monte » à Paris et entre en novembre 1912 à l’Académie Julian, dans l’atelier de Jean-Paul Laurens (1838-1921), peintre officiel de la Troisième République, et l’un des derniers grands représentants de la peinture d’histoire.
Il a notamment réalisé la décoration du plafond du Théâtre de l’Odéon en 1888, du Salon Lobau de l’Hôtel de Ville de Paris en 1889.
En tant qu’homme du Midi (il est né à Fourquevaux en Haute-Garonne), Jean-Paul Laurens exécutera en 1912 la décoration de l’escalier d’honneur du Capitole de Toulouse : « La Fondation des Jeux Floraux ». Il avait déjà réalisé en 1892 le décor de la “Salle des Illustres” du Capitole, dont un des murs évoque sa terre natale, « Le Lauraguais », vaste plaine sillonnée de multiples labours aux attelages de bœufs. (Sibra peindra lui aussi un labour dans la plaine lauragaise intitulé « Attelage de bœufs » de la même veine, vers 1932.
Sibra : "Attelage de boeufs" (vers 1932)

Paul Sibra fréquente donc l’atelier Laurens de novembre 1912 à juillet 1914, jusqu’à ce que la guerre éclate, l’obligeant à interrompre ses études de peinture pendant cinq années.
De cette expérience de la guerre témoigne, en plus des lettres envoyées à sa famille et recopiées dans son “Livre de Raison” de 1928, un précieux album d’aquarelles légendées.

Premières réalisations

Démobilisé le 1er août 1919, il réalise en collaboration avec son ancien professeur de dessin, M. Thalabas, la décoration du préau de l’Ecole de l’Ouest de Castelnaudary (toujours visible dans l’actuelle Ecole Prosper Estieu).
C’est une peinture murale de 5 mètres sur 3 « A la mémoire des anciens élèves morts pour la patrie », figurant l’artillerie à Reims. Pour le plafond du préau qui représente le défilé des troupes victorieuses sous l’Arc de Triomphe de l’Etoile, Thalabas lui laisse réaliser les portraits des hommes politiques de la situation : Poincaré, Clemenceau, Briand, et les portraits des maréchaux à cheval : Joffre, Foch, Pétain…

Sibra n’est pas très fier de cette réalisation, mais écrit-il :
« Cette décoration m’a permis de me remettre à la peinture et m’a donné l’audace de m’attaquer par la suite à de grandes tartines. J’ai vu au courant de ce travail tout ce qui me manquait. Cela, je me promets de l’acquérir au prix d’un labeur opiniâtre ».

En octobre 1919, Paul Sibra, de retour à Paris, reprend les cours de peinture à l’Académie Julian mais, Jean-Paul Laurens ne professant plus, sous la direction de ses deux fils, Paul-Albert Laurens (1870-1934) d’abord, puis Jean-Pierre Laurens (1875-1932), et ce jusqu’en 1924.

Le voyage en Orient

En 1920, Paul Sibra entreprend son premier voyage en Orient (il en effectuera un second en 1932, ainsi que deux voyages en Italie, l’un en 1933, l’autre en 1935).
Invité chez des cousins en Tunisie du Sud, Sibra rapporte de ce séjour de trois mois un superbe album d’aquarelles très documentées. L'album tunisien : "La femme et son chant"

En Tunisie, le peintre se révèle totalement, comme le prouve cette citation extraite du “Livre de Raison” :
« 25 janvier 1920 6 heures du matin. Il fait encore très nuit. Je vais quitter Gabès. […]
Le petit jour L’oasis se profile en bleu foncé sur le ciel vert. C’est admirable ! L’oued (rivière) reflète le ciel en y ajoutant quelques stries d’argent. Les maisons mettent dans ce tableau quelques notes pâles. Brusquement le soleil se lève. Maisons roses – ombres violettes – ciel polychrome où s’unissent en frottis de pastel, jaune soufre – or – vert pâle – vert pomme – orange – vermillon – carmin – traînées d’indigo : une palette très riche –trop-
Effet fugitif. C’est tout de suite grand jour.
Ciel bleu de printemps en pays d’oc
 ».

Le Salon des Artistes Français

Pendant toute la période de l’entre-deux-guerres, Sibra enverra régulièrement des tableaux au Salon des Artistes Français (14 toiles exposées), cherchant une reconnaissance officielle qui lui sera conférée en 1926 par une Médaille d’Argent pour son tableau intitulé « Frère François prêche aux oiseaux ».
Sibra : "Frère François prêche aux oiseaux" (1926)


1928-1929 : les années charnières

En 1928, Paul Sibra se marie et se fixe définitivement dans son Lauragais natal, où il partage son temps entre ses deux ateliers : son atelier d’hiver de Castelnaudary et son atelier d’été de Rodes. Sibra : "Rhodes"

Rodes, situé aux abords de la Montagne Noire, à une vingtaine de kilomètres de Castelnaudary, est une propriété que ses parents ont achetée en 1920. « Ce pays me plaît beaucoup, écrira-t-il, j’entasse paysage sur paysage ».
Sibra : paysage des environs de Rodes


Le peintre des félibres

Il peint aussi de nombreux portraits, notamment ceux de félibres locaux, fervents défenseurs de la langue et la culture occitane, tels que :
Prosper Estieu (1860-1939), célèbre des félibres du Lauragais, instituteur, poète et journaliste. Il fonde en 1927, avec l’abbé Salvat, le Collège d’Occitanie à Toulouse.
L’abbé Joseph Salvat (1889-1972), le “prédicateur de langue d’oc”, professeur de littérature et de langue romanes à l’Institut d’études catholiques de Toulouse. Sibra le définissait comme « le vaillant champion de la cause occitane ».
André Boussac (1889-1964), félibre d’Albi, poète et acteur.
Philadelphe de Gerde (1871-1952), félibre et poétesse de la Bigorre
Jean Lebrau (1891-1983), poète audois, Grand prix de poésie de l’Académie française en 1968, et mainteneur de l’Académie des Jeux floraux en 1942.

Sibra : "Portrait du poète Jean Lebrau" (1933) J. Lebrau, "Ceux du Languedoc" (1946). "Dessins originaux de Paul Sibra"

Il faut préciser que dans ce domaine Paul Sibra présente des antécédents familiaux intéressants puisque le poète Auguste Fourès (1848-1891), “félibre rouge”, défenseur du félibrige languedocien, était un cousin de sa mère.
Quant à son grand-père maternel, Joseph Dupuy (1837-1916), poète occitan lui aussi, il fut médaillé aux Jeux Floraux de 1909. C’est ce grand-père qui, écrit Sibra, lui suggéra « l’amour des choses du pays d’Oc ».


Un tableau-clé : « Le Lauraguais »

L’année 1928, année du retour au pays, est également marquée par l’élaboration du tableau intitulé “Le Lauraguais”, exposé au Salon des Artistes Français de 1929.
Si cette imposante toile de 4 mètres carrés n’est pas récompensée au Salon pour cause de « prolixité », elle n’en demeure pas moins un tableau-clé pour l’œuvre ethnographique à venir.

Le reproche de « prolixité » vient surtout de ce que les différentes étapes des travaux des champs sont représentées simultanément (« le labourage », « les semailles », « la moisson », « les gerboyages », « les dépiquaisons »…) ; mais c’était l’effet recherché par le peintre qui souhaitait faire l’allégorie de sa terre nourricière.
Dans une partie intitulée “Le Lauraguais - Terra nutrix”, genèse dudit tableau qui clôt le “Livre de Raison”, Sibra expose ce télescopage mûrement composé des différents thèmes picturaux et éléments :
« Sorte de pantoum traitant conjointement deux sujets différents mais connexes, mon tableau allait chanter la terre et son fruit. Il représenterait les coteaux fertiles du Lauraguais, sa vaste plaine mosaïquée de champs multicolores, ses villages et ses fermes aux longues horizontales, mais aussi il serait un hymne à la gloire du blé ; il retracerait les différentes étapes de sa culture et ses transformations successives pour arriver à l’aboutissement final : Le Pain.
Un personnage humain viendra souligner ce caractère : Le Lauraguais nourricier, ce sera une mère allaitant son enfant
 ».

Plus loin, il poursuit :
« Le Canal du midi est un élément important. Il prend sa source en plein Lauraguais et parcourt le pays en toute sa longueur […]
Je ferai figurer les moulins si typiques, les fermes d’architecture simple bien particulière au pays.
Je placerai dans le lointain un village avec son clocher plat et pointu, le clocher lauraguais, muraille percée de trous
 ».

Ainsi ce tableau, “Le Lauraguais”, recèle en filigrane toutes les « études de folklore », pour reprendre l’expression du peintre, qu’il réalisera au cours des dernières années de sa vie.
Sibra : "Le Lauragais" (1929)


Une encyclopédie dessinée du Lauragais

Ces « études de folklore » se présentent sous forme de grands dossiers de format A3, sorte de grands cahiers de papier bistre, où textes et dessins -généralement réalisés à la mine de plomb et à la sanguine- alternent.

Paul Sibra projetait de réaliser une dizaine de « Traités » sur les thèmes suivants : Canal du Languedoc, Joutes nautiques, Clochers et Carillons, Moulins à vent, Travaux agricoles et Métiers, Tuileries et Potiers, Cuisine, Ustensiles de ménage, Types et Coutumes, Costumes.

Or, sur ces 10 dossiers ouverts, 4 sont largement ébauchés et 2 seulement sont achevés (les joutes nautiques, avec 159p. et 54 dessins, et les moulins à vent du Lauragais, 121p., 64 dessins). Sibra : "Caractéristiques du moulin lauragais" Pour ce dernier dossier, on sait que Sibra menait de véritables enquêtes, comme le prouvent ces extraits de correspondance entre Paul Sibra et l’abbé Sarraute (1893-1991), prêtre puis chanoine de la cathédrale de Carcassonne, et conservateur des objets d’art de l’Aude :

« Je cherche les prétextes à de longues randonnées qui me font du bien. Le reste du temps je travaille à des études folkloriques. J’en suis au moulin lauragais pour l’instant ».
(Lettre de Sibra à l’abbé Gabriel Sarraute, datée du 22 juillet 1946)

Ou encore :
« Excusez-moi d’avoir encore recours à vous pour m’aider dans une chasse aux documents intéressant le folklore du Moulin Lauragais.
Je ne sais si je vous ai dit que je m’étais mis dernièrement à cette tâche très passionnante. Il me serait donc très agréable de recevoir tout document photo – carte postale – ou autre sur les moulins à vent de la région.
Dicts et proverbes – histoires de meuniers et de moulins –
Mais tout cela est d’ordre d’information générale. C’est pour un cas tout spécial que je viens frapper à votre porte :
Je sais qu’il existe un décret, une loi ou un arrêté réglementant le statut des moulins désaffectés = Ils ne doivent pas être détruits – doivent même être “conservés” et munis d’une toiture – ceci parce qu’ils sont des points géodésiques reconnus par les services cartographiques officiels. Quelqu’un de la préfecture parmi vos relations pourrait-il vous communiquer la date de l’acte administratif en question et aussi le texte exact ?
Je vous serais bien reconnaissant encore de me procurer ce document que je crois difficile à trouver car le texte est assez ancien et l’exécution des prescriptions contenues poursuivi avec mollesse – ou pas poursuivi du tout.
Je crois que vous serez intéressé par ce petit travail qui a déjà une soixantaine de pages de texte et le double de dessins
 ».
(Lettre de Sibra à l’abbé Gabriel Sarraute, datée du 1er août 1946).

Une œuvre inachevée

L’état d’inachèvement des derniers “Traités” fait pencher pour une activité de folkloriste tardive dans la vie de Paul Sibra, activité que l’on peut situer autour des années 1945-1950, soit à la fin de sa vie, puisqu’il meurt âgé de 62 ans, d’un infarctus du myocarde qui le terrasse le 24 mars 1951, une première attaque l’ayant frappé en 1943.

Sur les raisons de cet engouement de Sibra pour ces « études folkloriques », plusieurs hypothèses ont eu cours.
L’une voulait qu’en temps de guerre et d’après-guerre, il était difficile de se procurer de la peinture.
Une autre prétend qu’un premier infarctus l’ayant fortement diminué physiquement, Sibra n’avait plus la force de peindre. Mais alors comment justifier les « longues randonnées » dont il parle en 1946, dans l’une de ses lettres à l’abbé Sarraute ?

La troisième hypothèse est plus délicate, mais sans doute plus juste.

« Indignité nationale » ?

Dans un numéro du bulletin Lo Gai Saber, l’abbé Gabriel Sarraute, qui rend un long hommage à son ami disparu, écrit :
« Il était courageux. Il l’avait montré à la guerre. Il l’a montré devant les coups les plus durs. On sera ahuri plus tard –ne l’est-on pas déjà ?- qu’à un tel homme, un jour, on ait dit qu’il était « frappé d’indignité nationale ». Un léger sourire de mépris est la seule réponse possible. C’était la sienne. » (Lo Gai Saber. Revista de l’Escola Occitana, n° 250, mars-avril 1953, p. 36-37).

A ce sujet, il faut préciser qu’un numéro de Septimanie, publié en mai 1941, arbore en couverture un portrait du maréchal Philippe Pétain par Paul Sibra, et débute en ces termes :

« Ce fascicule est un hommage de Septimanie au Maréchal PÉTAIN, CHEF DE LA FRANCE, et au protecteur des Belles-Lettres, membre de l’Académie française ».
Et le sommaire de préciser :
« La couverture de ce fascicule est du peintre Paul SIBRA. Elle renferme en sa deuxième et troisième page, un poème liminaire de Jean LEBRAU, et Agde parle de Jean BURGUES, prisonnier de guerre.
Le Maréchal Pétain a bien voulu l’honorer de sa signature
 » (Septimanie : revue d’art et de régionalisme, n°s 156-162).

Ce portrait du maréchal Pétain est-il à l’origine de l’« indignité nationale » dont fut frappé Sibra ?
La question reste entière, mais peut expliquer cependant un certain repli de sa part sur les « choses du pays d’Oc » ?

Sibra et la revue Folklore Aude

Quoi qu’il en soit, on peut dater avec certitude les activités ethnographiques de Sibra de l’année 1946, comme le prouvent certains dessins datés de sa main. Il en va de même pour la correspondance avec son ami l’abbé Sarraute relative aux moulins, ainsi que l’attestent les lettres de juillet et août 46 citées ci-dessus.

Pourtant, Paul Sibra est associé au 1er numéro de Folklore Aude , revue mensuelle du Groupe Audois d’Etudes folkloriques (le GAEF, actuel GARAE), fondée à Carcassonne en 1938. Sibra figure en effet parmi les “Vice-Présidents” du “Conseil de Direction”, comme « représentant l’arrondissement de Castelnaudary ». La revue "Folklore Aude"
Les activités liées à cette revue auraient pu justifier des « études folkloriques », mais aucun des recueils de Sibra n’a été publié dans les pages de cette revue (mise à part quelques dessins sur le costume narbonnais, dans un article de Anne-Marie Ponrouch Petit intitulé : “Quelques notes sur le costume traditionnel féminin au pays Narbonnais”, Folklore-Aude, août 1938, pp. 89-92).

Dessiner la tradition

Toujours est-il que Paul Sibra se pose en dernier témoin d’une tradition lauragaise autobiographique.
Cette tradition, il la fige en 1895 : dans le dossier sur les coutumes lauragaises sous-titré « Du berceau à la tombe », le chapitre sur la naissance est intitulée : « Une naissance à Castelnaudary en 1895 ». Ou encore, la partie du cahier sur la cuisine lauragaise a pour titre : « On tue le cochon dans une famille bourgeoise à Castelnaudary en 1895 ».
1895 est l’année de ses 6 ans, ses « 6 ans sans turbulence » qu’il évoque dans ce dossier culinaire au moment du « sacrifice » du cochon :

« Une tradition voudrait que l’“enfant de la maison” tint, à ce moment-là, le cochon par la queue. On m’en dispense car mes six ans sans turbulence n’apprécient guère ce hourvari et cette confusion.
Je ne reparais que quand les hurlements se sont tus
 ». Sibra : ses "6 ans sans turbulence"

En introduction à ce même essai, Sibra explique :
« Plutôt que de donner une série de “recettes”, je voudrais montrer le déroulement des diverses opérations ménagères concourant à la transformation du porc en provisions comestibles.
Je les présenterai dans le cadre d’une famille bourgeoise vers la fin du siècle dernier. Alors dans la bourgeoisie, les anciennes traditions étaient encore rigoureusement respectées et les vieux usages suivis. J’essaierai de restituer les différentes phases de ces opérations en utilisant les livres de raison de ma grand-mère et de ma mère, ainsi que mes souvenirs personnels échelonnés sur plusieurs années
 ».

Ainsi Paul Sibra a-t-il dressé l’inventaire de sa tradition perdue, véritable encyclopédie graphique et narrative de la culture populaire lauragaise.





Auteur
Florence Galli-Dupis
Ingénieur CNRS
IIAC, équipe Lahic (UMR 8177 CNRS-EHESS)
2011


Peintre d’histoire, peintre religieux et portraitiste des notables et félibres locaux, Paul Sibra a laissé une œuvre dessinée importante, essentiellement consacrée à l’évocation des traditions de son Lauragais natal.


Documents visuels :


Autres documents :


Sources : bibliographie, expositions, communications

Paul Sibra illustrateur

Jean Lebrau : "Poème à la mémoire de Paul Sibra"

Fonds Sibra Archives familiales